Effets secondaires : les symptômes d’une manipulation humaine

3 Avril 2013



Pour son avant-dernier film, Steven Soderbergh s'est offert un casting de choix, en réunissant à l'affiche Jude Law, Catherine Zeta-Jones, Channing Tatum et Rooney Mara. Le film est un prolongement de « Contagion », dans lequel le réalisateur avait déjà dénoncé les dérives de la médecine contemporaine par la puissance des laboratoires pharmaceutiques.


Effets secondaires : les symptômes d’une manipulation humaine
Jon Banks (Jude Law), psychiatre, reçoit en consultation Emily (Rooney Mara), venue le consulter pour dépression. En bon médecin, il lui prescrit un nouveau médicament dont les effets secondaires vont s'avérer dévastateurs pour la réputation du médecin...

Un bon casting

Steven Soderbergh signe un film riche en rebondissements. Servi par un scénario brillant et tordu, Effets Secondaires captive le spectateur pendant près de deux heures. Chaque scène a son importance, et le cinéphile, pris dans cet engrenage, se laisse balader jusqu'à un dénouement inatendu. 

On suit la quête du médecin pour sauvegarder sa réputation - terriblement d'actualité en France avec le funeste suicide du médecin de Koh Lanta. Jude Law n'a rien perdu de son talent et donne la réplique à une Rooney Mara ( vue dans Millenium) qui confirme film après film son talent. Enfin, Catherine Zeta-Jones excelle dans le rôle ambigu de l'ancienne psy d'Emily. Déception, en revanche,  pour Channing Tatum, peu présent et à contre-emploi. A sa décharge, son personnage est bâclé et manque de profondeur.

Le film de trop ?

La première partie du film présente les personnages. Il n'évite pas l'écueil habituellement rencontré par les incipits : le tout manque de rythme et se perd en longueurs. A l'issue d'un flashback dont l'utilité reste à démontrer, on retrouve le présent sous le point de vue d'Emily.  Pesant, éprouvant, le spectacteur endure avec Emily le poids d'une thérapie inutile et meurtrière.

Malheureusement, Soderbergh manque d'intelligence et sombre dans la critique facile de l'industrie pharmaceutique.

Finalement, Effets Secondaires est l'histoire d'une société qui s'interdit le malheur, prête à tout pour trouver le bonheur. Critique acerbe mais superficielle de l'hypermédication en vigueur dans nos sociétés, cet avant-dernier film de Soderbergh ne se dépeint pas d'une impression de film de trop.




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Jérémy BICHON
Rédacteur (étudiant en licence de science politique). Jeune aspirant au développement du... En savoir plus sur cet auteur